Trois ou quatre réponses

Je me suis encore fait taguer comme un bleu !

Allons-y donc :

Un auteur que j'aime ? Arthur Schnitzler.
Notamment pour sa façon médicale (et pour cause) de décrire/disséquer les viscères de l'âme humaine.
Sans anesthésie.
Un Stefan Zweig qui ne serait pas mièvre.
J'aurais aussi bien pu dire Ernst Jünger ou Albert Camus.

Un livre que j'aime ? Le Confort Intellectuel.
Mais j'aurais pu choisir n'importe quel autre titre de Marcel Aymé, ou de Roger Nimier, ou de Jacques Perret.

Des choses que j'aime ?
La désinvolture quand elle n'est pas un manque d'éducation.
Le dilettantisme quand il ne trahit pas la légèreté.
La générosité quand elle n'est pas ostentatoire.
Le désintéressement quand il n'est pas affecté.
La tolérance quand elle n'est pas convenue.
L'élégance des sentiments.
La délicatesse.

Des choses que je déteste ?
J'essaie de ne pas m'abaisser à la détestation, cousine trop proche de la haine.
Mais je n'aime pas l'ingratitude, ni la malhonnêteté intellectuelle.
Non plus que l'aigreur -à ne pas confondre avec l'acidité.
Avec l'âge, j'en suis venu à composer avec l'hypocrisie qui peut être une forme de politesse, un composant du ciment social, car "l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu" (La Rochefoucauld).

La distance que je prends vis à vis de ce que je n'aime pas peut être perçue comme du mépris, quand je m'efforce juste de paraitre indifférent, ce qui réclame déjà pas mal de discipline.
C'est ma charité à moi.
Et lorsque la réalité ne me convient décidément pas, ou que je ne suis pas capable de la supporter, je choisis l'exil intérieur -un héritage jüngerien.
Au risque d'être pris pour un snob... ou pour un fou.